— tenue. ☾ Il était à peu près 17 heures, du moins c'était ce que je devinais en apercevant les premiers élèves sortirent de mon cours. Je saluer ceux qui prenaient la peine de se tourner vers moi pour s'incliner poliment et me leva à mon tour quand la foule se fit rare. Fermant à clé j'attendis la pression dans la serrure avant de retirer totalement les clés.

Une fois en dehors de l'enceinte de l'enseignement, je dû traverser toute une allée et la fatigue en plus des devoirs que les élèves m'avaient rendus commençaient sérieusement à peser. Je soupirais d'agacement en m'arrêtant pour caler ma pochette à raisin , où résidait les devoirs de mes élèves et releva la tête vers l'horizon. Une silhouette pas inconnue me vint dans mon champs de vision. Rapidement, je fronçais les sourcils la voyant totalement perdue. Mei où la femme dont je n'imaginais pas avoir une attache particulière.

La plus part des gens que je côtoie savent très bien que je manque totalement de dialogue et d'humanité pour venir s'intéresser à moi. Mais elle, elle était resté. Ma tête se pencha sur le côté, songeur. Oui, elle était resté et cela, étrangement, ne m'agaçais pas ou plus. Mécaniquement, je m'avança vers elle et posa mes affaires sur le banc à côté de sa forme chétive. Un simple levé de main lui fit comprendre que je la saluer. Puis, après ce bref échange de normalité, je plongea ma main dans ma poche et m’injuria de noms d'oiseaux en même temps que je m'allumais mon énième cigarette de la journée. En inhalant, je lui demanda alors qu'est-ce que tu fais ici avec une mine pareille? peu délicat? Avec tout le monde, mais cela n'avait plus l'air de la vexé alors je ne changeais pas. Elle savait, qu'après tout je ne me voulais pas menaçant.

— tenue. ☾ j'ai besoin d'un prétexte pour venir te voir? je haussais les épaules en regardant ce qu'elle me tandis rapidement. En fait, elle venait de désenchanter tous ses arguments lorsque je compris qui était l'homme sur la photo ; oui, apparemment il était aussi le prétexte. Je souriais doucement la voyant fumer ma cigarette. Si elle en avait besoin d'une, elle aurait simplement prit mon paquet. Non, elle était bien trop tendue pour s'alourdir de banalité comme la délicatesse de demander une cigarette de mon paquet. Je glissa alors mes mains dans mes poches et l'écouta.

Elle voulait aller boire un verre... Aïe. Je grimaçais sachant pertinemment que l'alcool était pour moi un dangereux vice que je n'étais pas encore près d'arrêter. Me faire une telle proposition était synonyme d'une grande naïveté. Néanmoins, cela était plus fort que moi et puis, je le sentis lorsque je plongea mon regard doux dans le sien ; elle avait besoin de moi. Si elle savait mon trajet et avait bien pris le temps d'attendre sous cette pluie, cela n'était qu'une raison assez valable pour m'emporter avec elle dans un bar. Je hochais doucement la tête et pris mes affaires. on passe chez moi avant? il faut que je pose les devoirs de mes élèves. je me vois mal expliquer les tâches d'alcool d'une femme un peu maladroite. sans en dégager un rire -parce que je n'étais tout simplement pas doué pour ce genre de chose- je souris en coin et marcha à côté d'elle.

Quelques minutes après, nous arrivâmes chez moi où je fis rapidement l'aller-retour. Je jeta ma grande pochette et mon sac sur le canapé et tira le bras de Mei pour ne pas qu'elle puisse s'attarder sur mon logis. Je détestais cette partie ; analyser l'habitat. Ainsi nous partîmes presque dans la précipitation et je l'emmena en voiture jusqu'à un bar dont je connaissais sa tranquillité et surtout ses très bons cocktails.

Lui ouvrant la porte de l'entrée, nous nous plaçons non loin de la foule mais assez pour rester dans une intimité amicale. Je ne voulais en aucun cas que les gens croient que j'étais en rendez-vous ou autre. Bien que le lieu soit un dit contexte « romantique ». De ce fait, je la laissa commander ce qu'elle voulait et pris ma commande ensuite. Les mains se croisant je soupirais essayant de commencer une phrase que je savais que je n'allais pas terminer puisque son monologue allait commencer. alors... il va bientôt arriver sur rakuen. et toi, tu en es où dans tout cela? je lui posais la question presqu'en me mordant la lèvre inférieure.

Depuis peu, et j'avais fini par en venir à cette conclusion assez déplaisante, je ressentais comme une attache particulière à Mei. Elle était différente de toutes ces personnes que j'avais futilement rencontrée. Elle se démarquait et je n'étais guère ici pour contester ce qu'elle était. Au contraire, je me voyais apprécier chacune de ces qualités autant que ses défauts. Parfois le coeur me pesait me disant que c'était contre toutes mes volontés que j'agissais ainsi. Mais le coeur semblait, cette fois-ci, plus grand que ma raison. Au final je m'en foutais de ce que je pouvais ressentir tant que j'étais avec Mei, je savais que j'allais passer une bonne journée. Par exemple, ce soir, je n'étais pas peiné de devoir sortir sous cette pluie et de devoir écouter les plaies ouvertes d'un coeur meurtrit par l'amour du passé.

— tenue. ☾ pour être honnête... ça me travaille un peu mais au final, qu'importe ?! il ne sait pas que je vis ici et franchement si il voulait de mes nouvelles je me dis qu'il aurait très bien pu me recontacter depuis des années déjà d'un côté elle n'avait pas tord. Ils avaient tous les deux grandis, de l'eau avait coulé sous les ponts et tous deux avaient pris des chemins bien différents. J'arquais un sourcil lorsqu'elle se mit à parler de lui au passé. N'ayant eu aucunes nouvelles de lui, si ce n'était que dans les journaux, la pauvre jeune femme avait été obligé de mettre une croix sur son idylle. Je soupirais en remerciant l'homme de sa rapidité à nous servir. Lentement, je ferma mes phalanges sur mon verre et le pris pour le boire presque entièrement. Ce n'était pas comme si j'avais annoncé la couleur.

Je me délectais du nectar et l'écoutais en lui faisant un signe de tête, de temps en temps, pour montrer que je suivais son monologue. Mais elle s'arrêta et changea bien vite de ton. Intrigué, je releva la tête et suivit son doigt du regard, tournant même la tête pour faire face à l'objet de tous ses tourments. Cela avait été presque prédit que j'aurais pu gagner aux changes ; j'arquais la commissure de mes lèvres et planta mon regard sur sa personne. Elle pensait encore à lui mine de rien. Bien que ses paroles étaient la contradiction même de ce que son visage tendait. Elle se vendait. Je soupirais et poussa mon verre une fois fini. J'en commanda un autre et claqua ma langue contre mon palais en jouant avec le verre vide. c'est triste. lui dis-je simplement. Mes lèvres s'étaient à peine entre-ouverte qu'on aurait dit que je chuchotais ma réponse, que j'avais honte de ne répondre que cela face à pleins de paroles qu'elle m'avait lancée.

Mes yeux remontèrent aux siens et je haussais les épaules comme pour lui signifier que je n'avais, malheureusement, aucuns arguments à sa peine, aucuns réconforts à lui apporter car... Au fond de moi, j'étais content qu'il ne soit pas là. Elle avait appris par cet abandon le poids des vrais choses et si ce fameux Tooru ne l'avait pas laissé là où elle est à présent, je ne saurais qui j'aurais aidé le matin de son arrivée. maintenant tu m'as moi, disons que c'est un bon lot de consolation. Et moi je me vendais ainsi ; comme un ridicule objet. J'étais conscient mais ne me dévalorisais pas pour autant. Un objet ne voulait pas signifier directement qu'il était bon à jeter une fois l'usage fait. Il fallait quand même voir le bon côté des choses. Lui souriant doucement, j'essayerais néanmoins de continuer vos vies sont différentes, il faut apprendre à aimer la tienne et ne plus lui envier la sienne. aller, ce soir c'était la seule et unique phrase aussi longue que j'osais articuler.

Le serveur, quant à lui, revint avec ma boisson et je le remercia. Cette fois-ci il anticipa ma requête et nous ramena des mugs "charmants" avec du pop corn caramélisé à l'intérieur. Touché de l'attention, je le remercia en le regardant dans les yeux et osant même lui dire que c'était sympa cette action.

— tenue. ☾ Les heures défilaient comme des secondes et je sentais l'épuisement du serveur à chaque retour à notre table. Le pauvre. Je souriais discrètement me disant que l'alcool commençait à doucement atteindre mon cerveau. Mon système nerveux ne percevant que les sources de douceur. Comme par exemple la légèreté auditive de Mei. Ma main, mollement, caressa ma nuque me redressant un peu pour pouvoir mieux plonger mon regard dans le sien. Bien que sa voix se trempait d'alcool, elle devenait bien plus... Sensuelle?

Je riais intérieurement, n'effleurant qu'un sourire de l'extérieur mais me tus aussitôt lorsque je la vis se lever et partir vers le karaoké. Intrigué, je la laissa faire, un sourcil arqué pour montrer mon incompréhension. J'avouais que la situation m'échappait. Surtout lorsqu'elle revenait vers moi, toute mielleuse et pleine d'idée. Sa voix s'élança dans l'écho du bar tandis que ses hanches s'occupaient de m'envoûter. Soudainement, je me surpris à ne détailler que ses courbes endiablées. Papillonnant doucement les yeux, je les remonta ensuite pour capter les siens.

Mei était là, devant moi à se déhancher en même temps que sa voix me chanter la chanson qu'elle couvrait. Quant à moi, je ne savais quoi faire entre l'intimait de continuer mais cette fois-ci en privé ou alors de détourner le regard pour ne pas infliger une peine à mon corps de ne rien pouvoir répondre. Je préféra, cependant baisser les yeux à mon verre. J'avais trop bu du moins assez pour ne pas pouvoir conduire ce soir. Il fallait que je me ressaisisse et tout de suite. Soupirant car je venais de renoncer à mes intentions premières, je me relevais et signalais au serveur que nous partions enfin.

Entrainant Mei dans ma fuite, après avoir payer généreusement toute la consommation, je sortis du bar et regardais autour. Hm, je devais absolument prendre un taxi. Mais mon loyer de professeur ne m'autorisais pas tout cela. Mes mains sortirent habilement mon porte-feuille. Non. J'étais fauché. Soupirant je l'emmena dans la voiture et posa mes mains sur le volant en fermant les yeux. Sa voix, son déhanché, tout ça... Je n'étais vraiment pas bien de rester dans ce petit habitacle avec elle.

mei... peut-être que c'est l'alcool peut-être que tout simplement tu sais chauffer les gens mais... Mes sens étaient réduits à ceux d'un homme lambda, d'un animal qui n'ait attiré que par ce qui est beau. Là, c'était Mei. Je serais plus fort mes phalanges contre le cuir du volant. Néanmoins mes sens me jouaient des tours ; j'étais à dix milles lieux de savoir ce qu'il pourrait se passer. et puis merde. grognais-je avant de me jeter sur elle pour l'embrasser. La raison s'était évanouie, elle avait laissé place à sa pire ennemie ; l'inconscience. Mes doigts s'entremêlaient à la jungle de ses cheveux, enroulant parfois mes phalanges autour de ses boucles.

Les femmes avaient un certain pouvoir sur moi qui, encore ce soir, je ne comprenais pas d'où regorgeait ce poison.

— tenue. ☾ Nos lèvres se séparaient lentement, j'éprouvais même du regret lorsque je calculais cette distance pourtant infime. Mes yeux n'arrêtaient pas de fixer les siens. J'essayais de capter les siens. Bien que l'espace que nous offrait l'habitacle, j'imaginais déjà ce que nous pourrions faire de plus si elle ne rebutait pas mes avances alcoolisées.

Ma surprise fut assez grande, autant que mes yeux agrandis lorsqu'elle me répondit par un baiser des plus sauvages. Je m'y habitua très rapidement et agrippa rapidement ses cheveux dans mes doigts. Je me calais contre elle avant d'en déplaire à cela. Alors, me tirant sur la banquette arrière, j'attrapais Mei et la plaça automatiquement sur mes genoux. Mes mains, machinalement posées sur ses hanches. on est bourrés mei, on va le regretter demain...

Enfin, je n'étais pas un connard avec les filles. Ayant connus beaucoup moins que la moyenne -même beaucoup moins je suppose- je n'avais pas eu cet tact que les autres avaient auprès d'elles. C'était aussi pour cela que mes paroles étaient sincères lorsque je relevais mes yeux dans la pénombre des siens ; enfin, tu vas le regretter. Loin de là l'idée que je sois l'homme qui se dit pas très bien dans sa peau, juste que je pensais que je n'étais pas le profil type de Mei.

Mais mes mains n'en restaient pas là. C'était comme si elles n'acceptaient guère ma raison. Mes lèvres non plus d'ailleurs. Je m'avança pour effleurer ses lèvres et embrassa au final sa joue.